Laïcité
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Le centenaire de la loi
1905
sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat
Définition :
Le principe de laïcité, qui exprime les valeurs de
respect, de dialogue et de tolérance, est au cœur de l’identité
républicaine de la France où tous les citoyens ont à vivre ensemble.
Au Moyen Age, "laïque" se disait d'un chrétien baptisé ne faisant pas
partie du clergé mais du peuple (laïque vient du grec laikos, dérivé de
laos, peuple).
A partir de la seconde moitié du XIXe siècle, la laïcité s'est entendue
comme une doctrine visant à la neutralité entre les différentes
conceptions religieuses et philosophiques, notamment au sein de l'école.
Plus généralement et au niveau institutionnel, elle désigne la séparation
entre ce qui relève du politique et ce qui relève du religieux (loi de
1905 en France sur la séparation des églises et de l'État).
Tout le monde ne s'accorde pas sur la manière dont le politique et le
religieux doivent être séparés, en particulier à l'école publique. Pour
les uns, la laïcité signifie l'absence de tout signe et manifestation
religieux au sein des établissements relevant de l'autorité de l'État.
Pour les autres, la laïcité en milieu scolaire implique seulement que les
enseignants ne manifestent pas leurs croyances religieuses, et que
l'enseignement ne soit pas modifié en fonction de croyances religieuses.
Elle n'implique pas en revanche que les élèves ne portent aucun signe
religieux, conformément à la liberté d'opinion et d'expression, qui inclut
la liberté religieuse.
Source: France
5
.
Laïc,
laïque. Dans l'Église primitive,
I'adjectif laikos désignait le membre ordinaire de la communauté
chrétienne par opposition au klêrikos investi d'une charge (évêque,
prêtre, diacre). Dans 1'Église catholique, le terme laicat désigne
l'ensemble des fidèles non ordonnés, par opposition au clergé. C'est donc
paradoxalement par un terme chrétien que nous nommons ce qui relève de la
sphère profane et échappe au monde religieux. Il est convenu de distinguer
par I'orthographe - laïc et laïque - le sens premier et le sens dérivé. La
laïcité de l'État signifie son caractère étranger aux confessions
religieuses et sa mission de garantir la liberté de conscience et
l'égalité entre les religions, ainsi qu'entre celles-ci et les courants de
pensée areligieux.
(Sécularisation.) Au sens juridique, intégration d'un bien d'Église
au domaine de l'État (ex. : la sécularisation des biens du clergé en
1789). Plus couramment, ce terme désigne l'évolution historique qui a
conduit les Églises à abandonner, le cas échéant au profit d'institutions
publiques ou non confessionnelles, certaines fonctions de portée générale
traditionnellement remplies par elles (ex. : l'état civil, l'enseignement
et la santé, le contrôle sur la vie sexuelle ou l'expression de la
pensée…). Dans cette acception, le terme est synonyme de laïcisation.
Source:
André Metzger, Centre IUFM de Cergy
Extrait :
http://www.arelc.org/article.php3?id_article=95
Dossier
Laïcité dans la Documentation Française.
Dossier
de "La Croix" :
Le centenaire de la loi 1905
Que dit la loi ? Quels sont les textes fondateurs et
de quoi parle-t-on quand on évoque la laïcité française ? À l'approche du
centenaire de la loi du 9 décembre 1905.
La laïcité dans la République dossier de l'Assemblée Nationale.
Dossier
Laïcité dans le Monde
Diplomatique.
La laïcité et le foulard et les autres
insignes religieux... sur le site académique SES de Versailles.
La laïcité
en France dossier du site Thucidyde.com
Sur France 5 : le dossier
Laïcité avec l'émission Débat Public.
Explication de
la Laïcité sur le site de l'Ambassade française des Etats Unis.
Colloque : "La
laïcité : des débats, une histoire, un avenir" (1789 - 2005)
sur le site du
sénat.
Thème
ECJS :
La Turquie dans l'Union européenne ?
Thème
ECJS :
VOILE ISLAMIQUE ET LAÏCITE
- Documents -
La loi de 1905 de séparation de l'Eglise et de l'Etat
Rapport public 2004 : un siècle de laïcité
Discours
prononcé par monsieur Jacques Chirac, président de la république, relatif
au respect du principe de laïcité dans la république, 17 décembre 2003
- Etude de
Cas -
La mise en berne des
drapeaux en France pour la mort du pape
crée un début de polémique
Une polémique s'est amorcée en
France sur la mise en berne des drapeaux en hommage à Jean Paul II,
certains hommes politiques de gauche, mais pas uniquement, estimant que
le gouvernement en fait "trop", alors que l'on célèbre justement cette
année le centenaire de la loi sur la laïcité.
Des élus de gauche ont dénoncé ce geste en l'honneur d'un chef religieux
et le président du parti de centre droit UDF, François Bayrou, allié
souvent rebelle du gouvernement, a jugé que cette décision "ne
correspond pas à la distinction qu'il faut faire entre convictions
spirituelles et choix politiques et nationaux".
"Je n'aurais certainement pas pris une telle décision",
a déclaré M. Bayrou, alors que le gouvernement du premier ministre
Jean-Pierre Raffarin la justifiait comme un hommage normal à un chef d'Etat.
Un adjoint au maire de Paris, Christophe Girard (écologiste), avait
ouvert la brèche dimanche, en se disant "troublé" par
"l'utilisation du symbole national" au risque "d'aiguiser les
appétits des communautaristes" et de réveiller la querelle sur la
laïcité, toujours prête à ressurgir en France.
On l'a vu avec la loi adoptée l'an dernier pour interdire les signes
religieux, dont le foulard islamique, dans les établissements scolaires,
ou lorsque Nicolas Sarkozy, le président du parti au pouvoir en France,
l'UMP (droite), a suggéré de toiletter la loi de 1905 sur la séparation
de l'Eglise et de l'Etat pour tenir compte de l'islam.
"ENGRENAGE"
Le sénateur socialiste Jean-Luc Mélenchon a renchéri, en mettant en
garde lundi contre un "engrenage" et en appelant "les
autorités de l'Etat" à faire preuve d'une "laïcité absolument
sans ombre, sans demi-teinte". Allant plus loin, Yves Contassot,
autre adjoint écologiste du maire de Paris, a jugé "complètement
déplacée" la mise en berne des drapeaux, accusant d'"abus de
pouvoir" le président Jacques Chirac qui, selon lui, engage
"l'ensemble des Français" dans ce qui relève du "domaine de la
vie privée".
Le gouvernement a invoqué les "usages républicains" et expliqué
que cette décision, conforme à ce qui avait été observé pour les
précédents papes, s'applique "aux chefs d'Etat en fonction avec
lesquelles la France entretient des relations privilégiées".
M. Girard a rétorqué que cela n'avait pas été le cas pour le roi du
Maroc Hassan II, "partenaire privilégié de la France", alors que
les drapeaux avaient été mis en berne à la mort de l'ancien président
américain Ronald Reagan, qui n'était plus en fonction.
DEUIL NATIONAL
Ils l'ont également été pour marquer pour le 10e anniversaire
du génocide au Rwanda en avril 2004, les attentats contre le World
Center à New York le 11 septembre 2001 et ceux de Madrid du 11 mars
2004. Et il y a plus d'un demi-siècle, pour la mort de Staline en mars
1953.
Alors qu'un deuil national a été décrété dans plusieurs pays européens
(Italie, Pologne, Malte, Espagne), d'autres voix se sont attachées en
France à relativiser le débat.
L'heure n'est pas à la polémique, a estimé le Parti socialiste dans un
communiqué officiel, "compte tenu de la grande popularité de ce pape
et par respect pour les millions de catholiques qui sont en deuil".
L'UMP de son côté s'est dite "choquée par une polémique qui traduit
une intolérance d'un autre âge : la laïcité, ce n'est pas la négation de
la religion, a fortiori quand cette religion est la première de notre
pays".
Le Front national a pour sa part accusé "quelques adjoints au maire
de Paris" de créer "une polémique méprisable et dérisoire".
IL S'AGIT D'UN
"USAGE RÉPUBLICAIN"
Dominique de Villepin a souhaité mettre un terme à la polémique. Dans un
communiqué publié lundi 4 avril, le ministre de l'Intérieur, chargé des
cultes, rappelle "les usages républicains" respectés lors du
décès d'un souverain pontife. Il cite "la mise en berne de l'emblème
national afin d'honorer la personne d'un chef d'Etat décédé dans
l'exercice de ses fonctions s'agissant d'un pays proche de la France"
et "l'autorisation pour les préfets d'effectuer une visite de
condoléances aux évêques et à se rendre à l'invitation éventuelle de ces
derniers au service funèbre organisé à la mémoire du souverain pontife
dans leur département". "Ces dispositions ont fait l'objet, comme il est
de règle, d'une circulaire du ministre de l'Intérieur adressée aux
préfets le 2 avril au soir", après la mort du pape, précise-t-il.
"Elles ont été appliquées à l'occasion des
décès de Pie XII, Jean XXIII et Jean-Paul Ier, comme sous les
précédentes Républiques",
souligne Dominique de Villepin.
Le ministre de l'intérieur a également estimé, mardi 5 avril, que les
critiques adressées au gouvernement concernant la mise en berne des
drapeaux après la mort du pape Jean Paul II samedi ne formaient "pas
une polémique". "Ce n'est pas une polémique, ce sont juste
quelques voix qui s'élèvent et posent des questions et qui disent,
est-ce que c'est bien nécessaire ", a relativisé M. de Villepin sur
la radio RMC. Cette mesure, a poursuivi le ministre de l'intérieur, vaut
pour "les chefs d'Etat proches de la France", et si elle n'est
pas appliquée pour tous (par exemple, la mort de l'ex-roi du Maroc
Hassan II), elle s'exerce selon un "choix, pas une règle absolue,
fait par les autorités de la République", a conclu le ministre de
l'intérieur.
Avec AFP et Reuters
LEMONDE.FR | 04.04.05
Les grandes
dates de la laïcité
28 mars 1882
Loi Ferry instituant
l'école publique gratuite et laïque ainsi que l'instruction obligatoire.
L'instruction morale et religieuse est remplacée par l'instruction
morale.
30 octobre 1886
Loi Goblet stipulant que
l'enseignement dans les écoles publiques de l'enseignement primaire doit
être assuré par un personnel laïque.
9 décembre 1905
Loi de séparation des
Églises et de l'État. L'article 1er assure la liberté de
conscience et garantit le libre exercice des cultes. L'article 2
interdit à la République de reconnaître, salarier et subventionner tout
culte. Cette loi ne s'applique pas en Alsace-Moselle (Concordat) ni en
Guyane, à Mayotte et en Polynésie.
1936-1937
Circulaires Jean Zay
interdisant toute forme de propagande (politique, confessionnelle) et
tout prosélytisme à l'école.
1941
Abrogation de la loi de
1905 par le gouvernement de Vichy : enseignement de la religion à
l'école publique, subventions à l'enseignement catholique...
27 octobre 1946
La Constitution de la IVe
République affirme la laïcité de la France : "La France est une
république indivisible, laïque, démocratique et sociale" (article 1er).
L'article 2 de la constitution de la Ve République (4 octobre 1958)
reprend les mêmes termes.
31 décembre 1959
Loi Debré accordant des
subventions publiques aux établissements privés sous contrat.
10 juillet 1989
Loi d'orientation sur
l'éducation qui dispose que "Dans les collèges et les lycées, les élèves
disposent, dans le respect du pluralisme et du principe de neutralité,
(...) de la liberté d'expression".
2 novembre 1992
Le Conseil d'État juge
qu'"une interdiction générale et absolue des signes d'appartenance
religieuse au sein des établissements est illégale". Cette interdiction
ne peut être justifiée qu'en cas de menaces pour l'ordre public
scolaire.
20 septembre 1994
Circulaire Bayrou affirmant
le droit des élèves à porter des signes discrets et interdisant les
signes ostentatoires.
11 décembre 2003
La Commission sur l'application du principe de laïcité dans la
République, dite Commission Stasi, préconise l'interdiction par la loi
de "signes manifestant une appartenance religieuse et politique" dans
les services publics et les établissements scolaires.
|
La
séparation de l’Église et de l’État,
dessin de Léandre paru dans Le Rire,
20 mai 1905
(le personnage central est Jean-Baptiste Bienvenu-Martin, ministre de
l’Éducation nationale).
|
- Lecture -
« La laïcité.
1905-2005 », TDC, n° 903, 1er novembre 2005.
CABANEL Patrick, 1905, La Séparation des Églises et de l’État... en 30
questions, Geste, 2005
"Histoire
de la laïcité française", Jean
Baubérot, PUF
"Qu’est-ce
que la laïcité ?", Henri Pena-Ruiz,
Gallimard, coll. « Folio actuel », Paris, 2003
La laïcité,
Barbier M., Paris, L'Harmattan, 1995.
Textes et Documents pour la classe : n° 703 : «
La laïcité : des libertés sous
cautions », novembre 1995.
Illustration: Emmy
Ludwig |
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