Identité nationale
(Identité,
Multiculturalisme, Pluralisme, Républicanisme, intégration, Droits des minorités,
Ethnocentrisme,
Repli identitaire,
Discrimination positive ...)
-
Qu’est ce qu’« être Français » aujourd’hui ?
- «
Une certaine idée de la France ».
(Général
de Gaulle)
L'expression identité nationale date des années
1980 et désigne le sentiment, ressenti par une personne, de faire partie
d'une nation. Par exemple, un individu peut se déclarer français quand il
est officiellement de nationalité française, mais aussi quand il a
l'impression de partager assez de « points communs » avec les Français
pour appartenir à leur communauté.
L'appellation « identité nationale » désigne
aussi l'ensemble de ses « points communs » entre les personnes se
reconnaissant d'une même nation, et qui forme un ensemble d'habitus
socialisant.
Source :
Wikipédia
- Documents -
Qu’est-ce qu’être Français
?
En ces temps de mondialisation, la France
n’est pas le seul pays à s’interroger sur son identité nationale, mais les
débats sur ce thème y revêtent une intensité particulière. Cela s’explique
par l’éclat avec lequel la Révolution de 1789 a instauré la Nation
française, une nation cimentée par le primat de la volonté générale et
soucieuse d’opposer l’idéal universaliste à l’étroitesse des
particularismes. Synthèse de l’État et de la Nation, la République affirme
la figure du peuple-souverain, et les citoyens qui composent ce dernier
sont « fabriqués » par de puissants dispositifs d’intégration : l’armée,
l’école, le droit du sol. Toutefois, explique Brigitte Krulic, le modèle
du citoyen « abstrait » transcendant les appartenances diverses et
réductrices se voit de plus en plus contesté. On lui oppose le passé
colonial de la France, la diversité des cultures régionales et celle aussi
d’une population dont la composition a été modifiée par la forte
immigration des dernières décennies. La construction européenne et les
évolutions internationales concourent par ailleurs au recul d’une certaine
exceptionnalité française.
Brigitte Krulic
Cahiers français,
La France au pluriel - n° 352
Identité nationale: "renforcer notre unité
et renforcer nos idéaux républicains" (Fillon)
Le débat sur l'identité nationale est
destiné à "renforcer notre unité et renforcer nos idéaux républicains", a
affirmé le Premier ministre François Fillon devant les députés.
"Nous avons tous le devoir de chercher en
permanence les voies et les moyens de mieux nous rassembler, de mieux
aimer et de mieux servir notre pays", a lancé M. Fillon lors des questions
au gouvernement à l'Assemblée. Par ce débat, qui s'est ouvert lundi et
doit se poursuivre jusqu'à fin janvier, "nous voulons renforcer notre
unité et renforcer nos idéaux républicains", a-t-il expliqué.
"Refuser ce débat comme certains le font,
ou stigmatiser l'idée même que notre peuple puisse avoir une identité
singulière, c'est en réalité alimenter l'extrémisme, c'est donner des
arguments à tous ceux qui contestent l'autorité et qui contestent la
laïcité de la République", a-t-il estimé. L'identité nationale "est une
question qui est aussi plurielle que les Français".
"Renforcer notre identité (...) ce n'est
donc pas assouvir je ne sais quel fantasme passéiste ou racial", a
poursuivi le chef du gouvernement, défendant son ministre de l'Immigration
Eric Besson, à l'initiative du débat. "La France n'a jamais été
l'expression d'une race", elle "n'a jamais été et ne doit pas être la
juxtaposition de communautés qui n'obéiraient qu'à leurs propres règles et
qui se replieraient sur elles-mêmes", a-t-il ajouté, applaudi par les
députés de la majorité.
AP
nouvelobs | 03.11.09
Le
débat sur l'identité nationale au miroir de la presse étrangère
Qu'est-ce qu'être français ? C'est la
question posée par le site Internet dédié au "grand débat sur l'identité
nationale" voulu par le gouvernement. Un sujet qui intéresse les médias
étrangers, qui n'hésitent pas à donner leur propre définition de
l'identité française. Prensa latina, agence d'information
latino-américaine, ébauche ainsi un portrait des Français : "Fiers de leur
nationalité, ils portent aux nues les apports de leur pays à l'humanité et
se disent inégalables en matière d'art culinaire, de vins, de mode et de
parfums. Mais ils sont pleins de contradictions, enclins à la grève,
aiment le verbe polémique. L'intégration des immigrés a radicalement
changé leurs goûts ; l'insatisfaction les caractérise."
NOSTALGIE
Le Times ironise sur la vision passéiste proposée par le gouvernement, qui
veut remettre au goût du jour la "douce France". La référence à cette
chanson de Charles Trenet vient du porte-parole de l'UMP, Frédéric
Lefebvre ("La défense de notre modèle culturel et de la "douce France"
chantée par Charles Trenet passe par la redéfinition de notre identité
nationale"). The Times constate qu'"il n'y a clairement aucune place dans
cette vision du pays pour les banlieues violentes, pour les conflits
raciaux et pour les manifestations virulentes devant des usines
décrépies".
Mais c'est surtout la manœuvre
électoraliste du gouvernement, à quelques mois d'un scrutin régional, que
retiennent les médias étrangers, notamment le Guardian et La Vanguardia.
"Les élections riment, selon le sarkozisme, avec identité nationale". Le quotidien catalan rappelle qu'à la veille des
municipales de 2008, le ministre de l'éducation avait annoncé
l'introduction dans les programmes scolaires de la connaissance de l'hymne
national. "Ce thème était réapparu peu avant les européennes de 2009,
lorsque Nicolas Sarkozy avait envoyé sa feuille de route au ministre de
l'immigration et de l'identité nationale, dans laquelle figurait
clairement le lancement d'un tel débat. Cette mission se traduit dans les
faits aujourd'hui, à quatre mois des régionales…", constate le quotidien.
LES RISQUES D'UNE DÉFINITION
Plusieurs journaux dénoncent l'objectif même d'un tel questionnement sur
l'identité nationale. Le Christian Science Monitor cite ainsi le chercheur
Pap NDiaye, de l'Ecole des hautes études en sciences sociales, qui craint
une dérive "autoritariste" du débat : "Il y a tellement de façons d'être
français qu'il serait triste que le gouvernement nous dicte ce qu'est être
français." Coïncidence relevée par le CSM : le jour même où était lancé le
débat, la sœur de l'historien, la romancière Marie NDiaye, symbole de
l'identité multiple française, obtenait le prix Goncourt, principale
récompense littéraire en France. Un pied de nez aux tentatives de figer
l'identité nationale dans une définition.
L'Observateur paalga (Ouagadougou) se
demande s'il ne vaudrait pas mieux "laisser dormir" le débat car "il va
être difficile de prouver qu'il n'y a pas de soupçon d'exclusion derrière
cette [tentative de définition de la] 'francité'". Et le quotidien
burkinabé de rappeler les dérives d'un autre débat sur l'identité
nationale, en Côte d'Ivoire cette fois, où le concept d'"ivoirité" avait
conduit à écarter le candidat musulman du nord du pays, Alassane Ouattara,
de la présidentielle de 1995. La France "a mieux à faire que d’emprunter
cette voie", conclut L'Observateur.
Le débat dépasse en tout cas les clivages
droite-gauche, note Charles Bremner, le correspondant à Paris du Times,
sur son blog. Il divise particulièrement le Parti socialiste, tiraillé
entre la "gauche traditionnelle", qui invoque un argument moral et dénonce
un retour au "pétainisme", et la "gauche populiste, incarnée par Ségolène
Royal, qui demande que les politiques s'adressent aux peurs publiques".
Autre élément de trouble pour la gauche française, relevé par Charles
Bremner : l'initiateur de ce débat n'est autre que l'ancien socialiste
Eric Besson.
Mathilde Gérard
LE MONDE | 03.11.09
- Mesures -
François Fillon
présente les premières mesures :
A
l'issue d'un séminaire gouvernemental, le Premier ministre a longuement
justifié devant la presse le bien fondé du débat lancé en novembre par le
ministre de l'Immigration Eric Besson, se félicitant de son "succès
populaire" mais en le raccrochant davantage au concept de République qu'à
celui de Nation.
Le Premier ministre a annoncé la mise en place d'une commission de
personnalités, dont des historiens et des parlementaires.
Alors que les détracteurs dénonçaient l'amalgame entre immigration, Islam
et identité nationale, François Fillon a surtout retenu des propositions
moins controversées, axées notamment sur l'éducation.
Ainsi de la décision d'afficher dans toutes les classes la déclaration des
droits de l'Homme et du citoyen de 1789 et la présence "effective" du
drapeau tricolore au fronton de chaque école.
Parmi ses 14 propositions, François Fillon a aussi évoqué un "carnet du
jeune citoyen" afin "d'accompagner du primaire au lycée" leur formation
civique.
Autres pistes retenues: modification de la "journée d'appel et de
préparation à la défense" pour en faire "un vrai rendez-vous citoyen" et
renforcement du "contrat d'accueil et d'intégration" pour les étrangers.
Rejetant le reproche d'une instrumentalisation pour chasser sur les terres
de l'extrême droite à la veille des régionales, le Premier ministre a
affirmé que le débat se poursuivrait "durant tout le quinquennat".
Eric Besson annoncera la composition de la commission ad hoc après
le scrutin de mars pour "définitivement et totalement déconnecter" les
deux.
A gauche, plusieurs voix y ont vu une manière de clore discrètement ce
chapitre. "Un enterrement en petite pompe", pour François Hollande.