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  DRAPEAU FRANCAIS

Emblème national de la Vème République, le drapeau tricolore est né de la réunion, sous la Révolution française, des couleurs du roi (blanc) et de la ville de Paris (bleu et rouge). Aujourd’hui, le drapeau tricolore flotte sur tous les bâtiments publics ; il est déployé dans la plupart des cérémonies officielles, qu’elles soient civiles ou militaires.

L’histoire du drapeau

L’origine des trois couleurs

Les rois de France ont porté séparément les trois couleurs de notre drapeau national, le bleu, le blanc et le rouge.
En effet, le bleu est la couleur du manteau de Saint Martin, riche et généreux gallo-romain ; elle aurait été adoptée pour cette raison par les rois mérovingiens et carolingiens. une bannière bleue flottait, en effet, pour le couronnement de Charlemagne et, de Clovis à Charles X, le manteau royal paré de fleurs de lys d'or était de couleur bleu azur.
Le roi Hugues Capet et sa descendance avaient choisi comme étendard l'oriflamme
rouge de Saint Denis, protecteur du royaume (martyr apôtre des Gaules, premier évêque de Lutèce).
Enfin, le blanc serait le drapeau de Jeanne d'Arc, et la couleur de la vierge Marie. Les Français auraient abandonné le rouge à cette époque pour prendre le blanc. La raison en serait que les Anglais, pour afficher leurs prétentions à la monarchie française, avaient pris le rouge.
Henri IV faisait de son panache blanc le signe de ralliement des Français; il a été la couleur du drapeau royal et du pavillon de la marine de 1638 à 1790.



Oriflamme rouge de Saint Denis



Drapeaux français, vers 1690

Sous la Révolution

Mais c’est pendant la Révolution française que le drapeau français réunissant ces trois couleurs a été créé. Elles sont d’abord réunies sous la forme d’une cocarde. En juillet 1789, peu avant la prise de la Bastille, une grande agitation règne à Paris. Une milice se constitue ; elle porte un signe distinctif, une cocarde bicolore composée des antiques couleurs de Paris et de la garde municipale parisienne , le bleu et le rouge. Le 17 juillet, Louis XVI se rend à Paris pour reconnaître la nouvelle Garde Nationale. Il arbore la cocarde bleue et rouge à laquelle il semble que Lafayette, commandant de la Garde, ait ajouté le blanc royal. Dans la gazette de Leyde, du 24 juillet, il est écrit : " M. Bailly a présenté à Sa Majesté la cocarde royale et bourgeoise, réunissant les couleurs bleu, blanche et rose : le Roi a permis qu'on la mît sur son chapeau et l'a montrée au peuple."
La loi du 27 pluviôse an II (15 février 1794) fait du drapeau tricolore le pavillon national, en précisant, sur les recommandations du peintre David, que le bleu devait être attaché à la hampe.
Pendant longtemps, la disposition des trois couleurs sur le drapeau n’a pas été fixée.
Depuis une décision de Napoléon Bonaparte (1812), le drapeau tricolore est composé de trois bandes verticales de même largeur et le mât est toujours placé du côté de la bande bleue.

Un drapeau contesté

Le XIXème siècle voit s’affronter le blanc des royalistes légitimistes et les trois couleurs héritées de la Révolution. Le drapeau blanc est remis à l’honneur sous la Restauration mais Louis-Philippe reprend le drapeau tricolore et le fait surmonter du coq gaulois.
Lors de la Révolution de 1848, si le drapeau tricolore est adopté par le gouvernement provisoire, c’est le drapeau rouge qui est brandi par le peuple sur les barricades en signe de révolte.
Sous la IIIème République, un consensus s’établit progressivement autour des trois couleurs. A partir de 1880, la remise des drapeaux aux armées lors de la fête du 14 juillet est un grand moment d’exaltation du sentiment patriotique.

Scène de Juillet 1830, dit aussi Les Drapeaux. Léon COGNIET
 Musée des Beaux-Arts d'Orléans

Si le comte de Chambord, prétendant au trône de France,
n’a jamais accepté le drapeau tricolore, les royalistes ont fini par s’y rallier pendant la Première Guerre Mondiale.


Le drapeau français aujourd’hui


Les constitutions de 1946 et de 1958 (article 2) ont fait du drapeau tricolore l’emblème national de la République.
Aujourd’hui, le drapeau français est visible sur les bâtiments publics. Il est déployé lors des commémorations nationales et les honneurs lui sont rendus selon un cérémonial très précis. Lorsque le Président de la République s’exprime publiquement, le drapeau français est souvent placé derrière lui. En fonction des circonstances,
on trouve aussi le drapeau européen ou le drapeau d’un autre pays.

Anecdotes historique sur les 3 couleurs

-  A propos des funérailles d'Henri IV, Favyn décrit en 1620
"la cornette des couleurs et livrées de Sa majesté très chrétiennes, Orengé, Blanc et Bleu "

-  Dans L'Etat de la France 1718 par L. Trabouillet, Chapelain du Roy (1718), le bleu-blanc-rouge représentent les couleurs du roi :
" Le colonel du Régiment de Gardes Françoises, le colonel général des Suisses, mettent six drapeaux des couleurs du Roy blanc, incarnat et bleu, passez en sautoir derrière l'écu de leurs armes. "
- Le Traité des marques nationales (1739), de Beneton de Morange , disserte sur les couleurs qui composent la livrée du roi.
" J'ai montré que ces trois couleurs ont été successivement celles qui ont désigné les Français : savoir le bleu, sous les deux premières races de nos rois; le rouge, sous la troisième jusqu'à Charles VI, et le blanc, depuis Charles VII jusqu'à présent ; ainsi pour composer une livrée pour nos rois qui fut capable d'indiquer l'ancienneté de la monarchie, on n'a eu qu'à rassembler les couleurs qui, en différents temps, l'ont désignée".

Sources :
- Présidence > site du Président de la République.
- Gouvernement > site du premier ministre.
- Pierre Gay > site personnel.

 

      La défense du drapeau

"Le drapeau français flotte au premier rang de la bataille. Les Allemands très en force cherchent à entourer le porte-drapeau. Mais le clairon a sonné le ralliement et tous les braves Français forment un rempart de leur corps afin que l'emblème ne puisse pas tomber aux mains des ennemis et leur servir de trophée. Il est bien défendu et tant qu'un soldat vivant sera debout, il le défendra avec toute l'énergie que lui donne l'honneur du régiment. Honneur aux défenseurs courageux du drapeau !"

- Documents -

                         Quel drapeau pour la République ?

Il calma d’abord ce peuple par un hymne de paroles sur la victoire si soudaine, si complète, si inespérée même des républicains les plus ambitieux de liberté, il prit Dieu et les hommes à témoin de l’admirable modération et de la religieuse humanité que la masse de ce peuple avait montrée jusque dans le combat et dans le triomphe, il fit ressortir cet instinct sublime qui avait jeté la veille ce peuple encore armé, mais déjà obéissant et discipliné entre les bras de quelques hommes voués à la calomnie à l’épuisement et à la mort pour le salut de tous (...) « - Voilà ce qu’a vu le soleil d’hier citoyens ! », continua Lamartine. « Et que verrait le soleil aujourd’hui ? - II verrait un autre peuple d’autant plus furieux qu’il a moins d’ennemis à combattre, se défier des mêmes hommes qu’il a élevés hier au-dessus de lui ; les contraindre dans leur liberté, les avilir dans leur dignité, les méconnaître dans leur autorité qui n’est que la vôtre ; substituer une révolution de vengeances et de supplices à une révolution d’unanimité et de fraternité ; et commander à son gouvernement d’arborer en signe de concorde, l’étendard de combat à mort, entre les citoyens d’une même patrie ! Ce drapeau rouge qu’on a pu élever quelquefois quand le sang coulait comme un épouvantail contre des ennemis qu’on doit abattre aussitôt après le combat en signification de réconciliation et de paix ! (...) Voulez-vous donc que le drapeau de votre république soit plus menaçant et plus sinistre que celui d’une ville bombardée ? » « Non, non, s’écrièrent quelques-uns des spectateurs Lamartine a raison mes amis ne gardons-pas ce drapeau d’effroi pour les citoyens ! - Si, si, s’écriaient les autres « c’est le nôtre. c’est celui du peuple, c’est celui avec lequel nous avons vaincu, pourquoi donc ne garderions-nous pas après la victoire le signe que nous avons teint de notre sang ? » « Citoyens », reprit Lamartine après avoir combattu par toutes les raisons les plus frappantes pour l’imagination du peuple le changement de drapeau et comme se repliant sur sa conscience personnelle pour dernière raison, intimidant ainsi le peuple qui l’aimait par la menace de sa retraite : «  Citoyens vous pouvez faire violence au gouvernement. Vous pouvez lui commander de changer le drapeau de la nation et le nom de la France. Si vous êtes assez mal inspirés et assez obstinés dans votre erreur pour lui imposer une république de parti et un pavillon de terreur. Le gouvernement je le sais est aussi décidé que moi-même à mourir plutôt que de se déshonorer en vous obéissant, quant à moi jamais ma main ne signera ce décret ! Je repousserai jusqu’à la mort ce drapeau de sang, et vous devriez le répudier plus que moi ! car le drapeau rouge que vous nous rapportez n’a jamais fait que le tour du Champ-de-Mars traîné dans le sang du peuple en 91 et en 93, et le drapeau tricolore a fait le tour du monde avec le nom, la gloire, et la liberté de la patrie ! » A ces derniers mots Lamartine interrompu par des cris d’enthousiasme presque unanimes tomba de la chaise qui lui servait de tribune dans les bras tendus de tous côtés vers lui ! La cause de la république nouvelle l’emportait sur les sanglants souvenirs qu’on voulait lui substituer. Un ébranlement général secondé par les gestes de Lamartine et par l’impulsion des bons citoyens fit refluer l’attroupement qui remplissait la salle jusque sur le palier du grand escalier aux cris de « Vive Lamartine ! Vive le drapeau tricolore ! »

Alphonse de Lamartine, Histoire de la Révolution de 1848, Paris, 1849


Félix Philippoteaux, Lamartine repoussant le drapeau rouge à l’Hôtel de Ville, le 25 février 1848 (détail), Musée Carnavalet, Paris.

- Lecture -

Alphonse de Lamartine, Histoire de la Révolution de 1848, Paris, 1849

Whitney Smith, Les drapeaux à travers les âges et dans le monde entier.

 


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